Les Balkans, pourquoi pas?







Août ’11

Ayant qu’une idée assez vague de mon itinéraire à ce moment-là, j’ai decidé de changer mes ‘plans’ un peu. Je pointes plus ou moins vers Istanbul et plusieurs options s’offrent à moi. Pensant à l’origine passer à l’est par la Serbie et la Roumanie, je me suis laissé convaincre par les récits d’autres cyclistes et par la petite chance de températures un plus fraiches. Allons voir ce que la côte et les montagne ont à offrir!

Arrivée par le nord a Zagreb, ville plutôt intéressante malgré son statut de ‘ville transit’ pour la floppée de touriste en direction de la côte. Pas mal de zones piétonaires et grandes quantité de terrasses, mais par-contre ici les vélos roulent sur les trotttoirs! Comportement un peu douteux à mon avis pour une ville où la culture du vélo est en expansion, mais semblerait que les gens préfèrent ne pas se faire frapper par les automobilistes plutôt peu patients…

En route vers l’est, je suis confronté pour la première fois avec un des grands problèmes des Balkans, les mines. Je longes la frontière bosnienne sur un bon bout et les panneaux sont fortement présents. Peu avant la frontière, on s’affaire a fermer une section de la route derrière moi. Une simple précaution pour faire exploser quelques mines qui sont un peu proches du bord la route. Ah ouais, si proches? Ca complique un peu le camping sauvage disons.

En fait, c’est juste le premier indice sur l’histoire récente de la région. Les traces de la guerre sont présentes, et les maisons abandonnées sont parsemées un peu partout. Soit à moitié détruite ou simplement abandonnées par certains, forcés à quitter le pays.

Dans un ordre d’idées plus joyeux, mon entrée en Bosnie i Hercenoviga se fait par une superbe vallée, un teaser sur ce qui m’attends dans le reste pays. Car partout dans le pays, il y a ces grandioses vallées d’altitude et ces paysages impressionnant. Cela a pris pas mal de détour et pas mal de routes secondaires souvent en garnotte, mais ça aura valu la peine, des forets de pins qui me rappeles les nôtres jusqu’aux montagnes sèches du sud.

Mon chemin, d’ouest en est, part de la ville de Bihač (on prononce bi-a-ch…), puis par la forêt et la pluie jusqu’à Banja Luka, ville ordinaire si ce n’est de mon hôte Tiho. Cycliste et responsable de l’association verte du coin, j’en dois pas mal à sa connaissance de routes de Bosnie. D’origine Serbo-Bosnienne, c’est aussi mon premier contact sur l’épineuse question des religions (et des conflits) dans le pays. Très complexe en soi, la situation est dans sa totalité presque impossible a maitriser. Tant d’histoire, tant de points de vue, d’opinions differentes. Alors quand une grenade décide d’exploser a deux pas de son bureau et qu’il tente de m’expliquer le pourquoi de comment, tout se complique.

Plus loin je passes par Yelenkovac, chez ‘Crazy Boro’, et ses cabanes de bois perdues dans la forets. Moitié artiste-hippy moitié bois rond, son café est un curieux mixe qu’on dirait tout droit sorti d’un film. Étrange clientèle et soirées infusées au Rakija. Il pleut a fond, mais ce que je ne sais pas c’est que ce sont mes dernières gouttes pour les deux ou trois mois à venir.

Puis, après quelques paysages imprenables, plus de graviers et un lac ou deux, c’est Sarajevo. Par une route horrible au traffic si dense. Tunnel et camions en prime.
Mais encore une fois ça vaut le trouble, car il faut visiter Sarajevo. Ça suinte l’histoire récente, la guerre et les mélanges culturels. C’est le point centrale de cette région où se confrontent toujours depuis des siècles les trois grandes religions d’Europe.

En quittant la ville je pousses au sud-ouest, question de rejoindre la mer en Croatie. Encore par les routes secondaires, ce qui me fait manquer la touristique ville de Mostar, au profit d’un autre grosse floppée de montagnes, de garnotte et villages perdus. Je suis pas déçu.

Ah, j’allais oublier la bouffe. Typicalement balkan, c’est pain-viande-gras-laitier. Mais c’est bon. Parfois slave et souvent turque, la bouffe reflète pas mal l’histoire du coin. Ragouts maisons et cevapi+kajmak. Pita (dis burek en Turquie) et keyfir aussi.

Et donc je descends le dernière montagne, repasse en Croatie, et je vois enfin la mer. Il fait chaud maintenant. Trop chaud. Allons se baigner.

ps. Vue en Bosnie comme icône de parc naturel: une fleur de lys dans un fleur d’érable. Intéressant.

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