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Août ’11

Les croates m’avaient avertis; tu n’est pas venu en Croatie si tu ne visite pas au moins une ile ou deux.

Je me suis laissé convaincre.

En plus, on connait le pays pour sa cote, sur la fameuse mer adriatique où les touristes affluent. Faudrait pas manquer ça.

Alors je me jetes à l’eau direct arrivé en bas de la pente. Parce que c’est bon de retrouver la mer, mais surtout parce d’un coup, il fait horriblement chaud. Adieu la fraicheur des montagnes, bienvenue dans la canicule. 40 dégrées à l’ombre à midi, j’en connait un qui va se lever tôt demain.

Sur cette section de côte qui semble avoir été volée à la Bosnie, on élève les huitres et les moules, on trouve partout des figues fraiches (miam!) faciles à subtiliser et les herbes fraiches comme le thym et la marjolaine poussent un peu partout. Faut bien que ça serve à de quoi toute cette chaleur.

En suant ma vie cette semaine la, j’ai fait le tour d’une ile ou deux et j’ai ensuite descendu la côte vers le sud. À Korcula et Dubrovnik, petite impression de piraterie malgré la grande affluence des touristes. La côte est superbe, à la hauteur de sa réputation, mais j’en dirai autant du traffic intense, poids lourds inclus, sur une route sans la moindre trace d’un accotement. Les falaises sont jolies, mais c’est un peu gaché par le stress de se faire frapper par un truck à tout moment.

Quasi rendu au Montenegro, je maccroches les pieds chez Marco, un yougoslave, ex-canadien de Calgary, qui a décidé de revenir prendre sa retraite dans le coin. Parfait pour profiter de la mer un peu et pour relaxer a l’ombre d’un auvent. Au menu; encore plus de figues, de bonnes bouffes et de conversations corsées politiquement.

Bon voilà. Je voulais attendre jusqu’à ce qu’il fasse moins chaud pour repartir, mais ça n’arrivera pas ça a bien l’air. Les nuages se cachent dans les terres. En route, un nouveau tampon dans mon passport, la fameuse baie de Kotor devant moi. Brève vision en fait, car je me sauve direct dans les montagnes, vite, gagner de l’altitude. Ce matin la j’ai reçu un des plus beau cadeau de mon voyage, un 2 litres d’eau glacée, qui m’a tenu au frais toute la journée. Ca aura valu de m’être presque fait manger par le chien du proprio alors que je suait une fois de plus ma vie (il y a comme un pattern…).

Pour moi, le Montenegro s’apprécie a l’intérieur des terres, dans les montagnes. Des vues incroyables sur les plateaux et un traffic minible. Tout ca sur des routes brand new, un gros contraste avec les dernières semaines. La population complète le tableau en étant acceuillante et sympathique. Oh, et généreuse en plus, par dessus bord.

C’est a Zabljac, à l’épicerie, que je croise Refael, un cycliste Israelien qui s’enligne vers le Kosovo. Ouin? Pourquoi pas. Parce que la situation politique dans les Balkans n’est pas assez compliqué de même, rien de mieux que de s’embarquer vers un pays musulman plus ou moins reconnu avec un israélien pour échauffer les conversations de feu de camp. Mais bon, blagues à part, il fait du bien meilleur thé que moi.

Alors, on fini de franchir les montagnes ensemble, en évitant, la dernière journée, la ‘catastrophe’. Disons plutôt juste une grosse erreur, car un peu mal informés on apprends dans le dernier village avant la frontière que celle-ci elle est fermée. Depuis des années. Chose dont on ne se saurais probablement rendu compte qu’après avoir franchi la gigantesque montagne devant nous, avec comme seule option le retour sur nos pas. Rien de plaisant.

Et c’est ce soir là qu’on se fait abusivement bien acceullir par une famille de la région, tout près de la frontière. Un peu trop généreuse ou presque, on se retrouve avec une énorme quantité de légumes de leur jardins a charger sur nos vélos. J’ai l’impression de faire de la contrebande de piments. Le matin, après quelques verres de Rakija non-refusable, on démarre un peu pompette vers le col qui nous amènes vers le mysterieux Kosovo.

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Août ’11

Ayant qu’une idée assez vague de mon itinéraire à ce moment-là, j’ai decidé de changer mes ‘plans’ un peu. Je pointes plus ou moins vers Istanbul et plusieurs options s’offrent à moi. Pensant à l’origine passer à l’est par la Serbie et la Roumanie, je me suis laissé convaincre par les récits d’autres cyclistes et par la petite chance de températures un plus fraiches. Allons voir ce que la côte et les montagne ont à offrir!

Arrivée par le nord a Zagreb, ville plutôt intéressante malgré son statut de ‘ville transit’ pour la floppée de touriste en direction de la côte. Pas mal de zones piétonaires et grandes quantité de terrasses, mais par-contre ici les vélos roulent sur les trotttoirs! Comportement un peu douteux à mon avis pour une ville où la culture du vélo est en expansion, mais semblerait que les gens préfèrent ne pas se faire frapper par les automobilistes plutôt peu patients…

En route vers l’est, je suis confronté pour la première fois avec un des grands problèmes des Balkans, les mines. Je longes la frontière bosnienne sur un bon bout et les panneaux sont fortement présents. Peu avant la frontière, on s’affaire a fermer une section de la route derrière moi. Une simple précaution pour faire exploser quelques mines qui sont un peu proches du bord la route. Ah ouais, si proches? Ca complique un peu le camping sauvage disons.

En fait, c’est juste le premier indice sur l’histoire récente de la région. Les traces de la guerre sont présentes, et les maisons abandonnées sont parsemées un peu partout. Soit à moitié détruite ou simplement abandonnées par certains, forcés à quitter le pays.

Dans un ordre d’idées plus joyeux, mon entrée en Bosnie i Hercenoviga se fait par une superbe vallée, un teaser sur ce qui m’attends dans le reste pays. Car partout dans le pays, il y a ces grandioses vallées d’altitude et ces paysages impressionnant. Cela a pris pas mal de détour et pas mal de routes secondaires souvent en garnotte, mais ça aura valu la peine, des forets de pins qui me rappeles les nôtres jusqu’aux montagnes sèches du sud.

Mon chemin, d’ouest en est, part de la ville de Bihač (on prononce bi-a-ch…), puis par la forêt et la pluie jusqu’à Banja Luka, ville ordinaire si ce n’est de mon hôte Tiho. Cycliste et responsable de l’association verte du coin, j’en dois pas mal à sa connaissance de routes de Bosnie. D’origine Serbo-Bosnienne, c’est aussi mon premier contact sur l’épineuse question des religions (et des conflits) dans le pays. Très complexe en soi, la situation est dans sa totalité presque impossible a maitriser. Tant d’histoire, tant de points de vue, d’opinions differentes. Alors quand une grenade décide d’exploser a deux pas de son bureau et qu’il tente de m’expliquer le pourquoi de comment, tout se complique.

Plus loin je passes par Yelenkovac, chez ‘Crazy Boro’, et ses cabanes de bois perdues dans la forets. Moitié artiste-hippy moitié bois rond, son café est un curieux mixe qu’on dirait tout droit sorti d’un film. Étrange clientèle et soirées infusées au Rakija. Il pleut a fond, mais ce que je ne sais pas c’est que ce sont mes dernières gouttes pour les deux ou trois mois à venir.

Puis, après quelques paysages imprenables, plus de graviers et un lac ou deux, c’est Sarajevo. Par une route horrible au traffic si dense. Tunnel et camions en prime.
Mais encore une fois ça vaut le trouble, car il faut visiter Sarajevo. Ça suinte l’histoire récente, la guerre et les mélanges culturels. C’est le point centrale de cette région où se confrontent toujours depuis des siècles les trois grandes religions d’Europe.

En quittant la ville je pousses au sud-ouest, question de rejoindre la mer en Croatie. Encore par les routes secondaires, ce qui me fait manquer la touristique ville de Mostar, au profit d’un autre grosse floppée de montagnes, de garnotte et villages perdus. Je suis pas déçu.

Ah, j’allais oublier la bouffe. Typicalement balkan, c’est pain-viande-gras-laitier. Mais c’est bon. Parfois slave et souvent turque, la bouffe reflète pas mal l’histoire du coin. Ragouts maisons et cevapi+kajmak. Pita (dis burek en Turquie) et keyfir aussi.

Et donc je descends le dernière montagne, repasse en Croatie, et je vois enfin la mer. Il fait chaud maintenant. Trop chaud. Allons se baigner.

ps. Vue en Bosnie comme icône de parc naturel: une fleur de lys dans un fleur d’érable. Intéressant.

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